L’étude « Connaître les effets du changement climatique en Île-de-France – Diagnostic régional », publiée en octobre 2025 par le CEREMA (Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement), propose une analyse approfondie des aléas climatiques et des vulnérabilités du territoire francilien. Elle vise à guider la planification écologique et les stratégies d’adaptation en fournissant des repères chiffrés et des priorités d’action pour protéger les populations, sécuriser les réseaux essentiels et adapter les activités économiques.

Dans un contexte de réchauffement accéléré, le présent article propose une analyse synthétique du rapport du CEREMA, afin d’en dégager les points structurants et les enseignements clés pour l’adaptation au changement climatique en France, avec une trajectoire pouvant atteindre +4°C d’ici la fin du siècle. L’étude met en lumière des leviers concrets pour renforcer la résilience des territoires, des infrastructures et des activités économiques, en cohérence avec les ambitions nationales d’adaptation.

Consultez le communiqué officiel

Pourquoi s'adapter dès maintenant ?

Face à des scénarios climatiques qui s’intensifient, il devient indispensable de revoir les référentiels de risques, les normes de construction et les choix d’aménagement. L’étude insiste sur l’importance d’anticiper :

  • les impacts sanitaires des vagues de chaleur,

  • la pression accrue sur les réseaux essentiels (eau, énergie, transports),

  • les risques économiques liés aux interruptions d’activité.

S’adapter, ce n’est pas renoncer : c’est protéger, maintenir la continuité des services et préserver le patrimoine face à des aléas plus fréquents et plus intenses.

À noter


  • Des scénarios plus réalistes : +2,7°C en 2050, jusqu'à +4°C en 2100 > ajustements des politiques publiques et stratégies privées.
  • Coût de l'inaction > coût de l'action : retards, dommages, fragilité des chaînes de valeur.
  • Adaptation & atténuation sont complémentaires : l'une protège, l'autre réduit les causes.

L'Île-de-France face à des aléas en forte intensification

À l’horizon 2050, l’Île-de-France pourrait connaître :

  • Plus de 20 jours de canicule par an au cœur de la métropole,
  • Une forte hausse des nuits tropicales (jusqu’à un mois à Paris et petite couronne),

  • Une sécheresse des sols accrue, limitant infiltration et recharge des nappes,

  • Des précipitations extrêmes plus intenses, augmentant les risques d’inondation par ruissellement,

  • Des crues lentes toujours structurantes (Seine, Marne) affectant en cascade les réseaux,

  • Une hausse du retrait-gonflement des argiles, avec près de 1,25 million de logements exposés.

Les leviers d'action recommandés

Faire face aux vagues de chaleur

  • Plans « vagues de chaleur » ciblés, réseau d’îlots de fraîcheur, communication et veille sanitaire.

  • Amélioration du confort d’été des bâtiments : protections solaires, ventilation nocturne, matériaux réfléchissants.

Sécuriser la ressource en eau

  • Sobriété pour collectivités, industries et agriculture.

  • Désimperméabilisation, aménagements favorisant l’infiltration, restauration des berges.

Réduire les risques d'inondation

  • Gestion des eaux pluviales à la parcelle : toitures-terrasses, noues, chaussées réservoirs.

  • Renaturation, zones d’expansion des crues, mise à jour des PCS et protection des réseaux critiques.

Intégrer le RGA dans la planification

  • Études géotechniques, adaptation des fondations pour le neuf ; gestion des eaux pour l’existant.

  • Cartographie actualisée intégrée aux documents d’urbanisme.

Résilience des transports & réseaux

  • Diagnostics de vulnérabilité, protocoles canicule / pluies extrêmes, matériaux adaptés.

  • Relocalisation d’équipements sensibles, solutions de redondance.

Adapter agriculture et sylviculture

  • Diversification et adaptation des pratiques, plans sectoriels.

  • Prévention des feux de forêt et renouvellement des essences.

Focus Immobilier & Bâtiment : des mesures opérationnelles

Le secteur immobilier et du bâtiment se trouve au cœur de l’adaptation au changement climatique. L’étude met en évidence la nécessité de réviser les Plans de Prévention des Risques Naturels, de soutenir les investissements via des fonds dédiés et d’appliquer des prescriptions constructives dans les zones exposées aux aléas climatiques, tels que le retrait-gonflement des argiles. Sur les littoraux, une reconfiguration des territoires est encouragée pour anticiper l’érosion et les risques de submersion. En milieu urbain, la désimperméabilisation et la renaturation des espaces contribuent à réduire les ruissellements et les îlots de chaleur, à améliorer le confort estival et à limiter les risques sanitaires. Les bâtiments publics et privés doivent désormais intégrer des mesures d’adaptation à chaque opération pour renforcer le confort thermique et la protection face aux aléas.

Du côté de l’assurance, la création d’un observatoire national vise à maintenir la mutualisation des risques et l’accessibilité des offres, tandis que les fonds de prévention sont renforcés pour accompagner collectivités et maîtres d’ouvrage.

Les installations classées (ICPE), y compris les sites Seveso, devront intégrer les trajectoires climatiques de référence dans leurs études de dangers, évaluer les aléas dynamiques (inondations, tempêtes) et adapter leurs plans d’urgence.

Parallèlement, les solutions fondées sur la nature offrent des co-bénéfices majeurs : restauration des écosystèmes, création de zones tampons et continuités écologiques pour réduire l’exposition aux risques, tout en renforçant la biodiversité et la qualité de vie.

Méthode recommandée par l'étude

le regard d'etyo

Le regard d'Etyo

Nous saluons une approche cohérente et opérationnelle, qui relie :

  • transformation des territoires,
  • adaptation des actifs
  • gouvernance renforcée.

Elle donne aux décideurs des repères chiffrés, des priorités d’action et une méthode claire pour accélérer l’exécution. En combinant planification par scénarios (+2°C, +3°C, +4°C), diagnostics de vulnérabilité et trajectoires d’adaptation graduelles, les acteurs publics et privés peuvent sécuriser leurs investissements et renforcer la résilience dès les prochains cycles de décision.

Dans ce cadre, Etyo accompagne les acteurs de l’immobilier dans l’analyse des risques climatiques et la mise en place de stratégies d’adaptation et de résilience sur leurs actifs. Concrètement, nous traduisons ces approches en feuilles de route opérationnelles pour nos clients : priorisation des sites et des CAPEX, intégration des risques physiques dans les due diligences, définition d’indicateurs de performance et gouvernance de pilotage, afin de sécuriser la valeur, réduire les coûts d’exploitation et anticiper les exigences réglementaires et assurantielles.

Si vous avez des questions, contactez directement nos experts !

Morgane Peris

Morgane PERIS
Environmental Risk Manager
+ 07 52 08 43 92
morgane.peris@etyo.com

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