Transformer la performance durable : du discours à l'action

Les 8 et 9 octobre, l’équipe Etyo Green Insight était présente au salon Produrable, qui a réuni entreprises, institutions et acteurs du développement durable autour d’une conviction commune : la transformation écologique n’est plus une intention, mais un impératif stratégique, économique et humain. 

Le thème de cette 18e édition, « HÉRITAGES : protéger, restaurer, transmettre » marque un tournant : si l’an dernier, les échanges se concentraient sur la CSRD et le climat, cette année ce sont les thématiques de la nature, la biodiversité et la régénération des écosystèmes qui ont pris le devant de la scène. Une évolution perceptible à la fois dans les discours et dans les pratiques, où les entreprises s’engagent de plus en plus concrètement pour préserver le vivant.

Au-delà des débats sur le « backlash RSE », la décarbonation ou l’habitat de demain, une idée s’impose : la durabilité devient le moteur d’une nouvelle compétitivité, fondée sur la résilience, la coopération et la régénération.

De la RSE idéologique à la performance résiliente


Les discussions ont mis en évidence la maturité croissante du mouvement RSE.
Le prétendu « recul » observé dans certains pays ne serait en réalité qu’une phase d’ajustement : les entreprises les plus sincèrement engagées consolident leurs démarches et intègrent la durabilité comme outil de pilotage des risques et de performance.

La RSE apparaît alors comme un levier de compétitivité avec l’enjeu pour les PME de rester solides et adaptables face aux hausses de coûts, aux évolutions réglementaires ou aux tensions sur les ressources plutôt que de viser une conformité parfaite aux textes réglementaires.

Les experts appellent à :

  • comprendre les attentes des clients et collaborateurs,

  • mutualiser les ressources (notamment pour le reporting ou la double matérialité),

  • partager les risques et la valeur avec les partenaires de la chaîne d’approvisionnement.

Enfin, on constate qu’une politique RSE efficace repose sur une gouvernance décentralisée, intégrée au quotidien des métiers plutôt que cantonnée à un service dédié.

Réindustrialisation, souveraineté et régénération des ressources


Cette quête de performance durable s’inscrit dans un mouvement plus large de réindustrialisation et de souveraineté économique.
La décarbonation n’est plus seulement une contrainte climatique : elle devient une opportunité de relocaliser la valeur et de réinventer des modèles économiques compatibles avec les limites planétaires.

Le Groupe L’Oréal a illustré cette transition dans une conférence dédiée :

  • 40 sites de production dans le monde, dont 11 en France ;

  • production locale adossée aux énergies renouvelables ;

  • fonds Solstis pour accompagner les fournisseurs dans leur transition ;

  • solutions de circularité de l’eau avec l’ONF sur le site de Rambouillet.

Les groupes Rossignol ou Michelin s’inscrivent également dans cette logique de long terme : économie de l’usage, circularité des matériaux, géothermie, relocalisation industrielle.

Les entreprises passent progressivement du modèle produit au modèle de service et de performance territoriale, soutenu par des instruments financiers à impact (fonds, PPA, Sustainability-Linked Pricing).

La régénération devient un horizon commun : protéger plutôt que compenser, en intégrant biodiversité, eau et carbone dans des démarches collaboratives à valeur partagée.

Territoires habitables et adaptation humaine


La régénération ne se limite pas aux processus industriels : elle appelle une reconfiguration des territoires et des modes de vie.
Penser la durabilité, c’est aussi repenser notre manière d’habiter, de produire et de coopérer.

Architectes, scientifiques et banquiers convergent vers une approche régénérative et collective des territoires, fondée sur :

  • la réhabilitation du bâti et l’usage de matériaux biosourcés,

  • le développement de modèles coopératifs et participatifs,

  • l’intégration des enjeux de justice sociale, migration climatique et éducation.

L’adaptation ne peut être seulement technologique : elle doit aussi être humaine, cognitive et culturelle.
Comme l’a rappelé un intervenant : « Informer ne suffit pas, il faut faire ressentir le changement. »

S'adapter collectivement : outils et leviers face aux risques climatiques


Au-delà de la décarbonation, il semble que l’adaptation au changement climatique s’impose désormais comme un pilier central des stratégies environnementales des entreprises présentes sur le salon Produrable.

Lors du salon, il a été rappelé que les impacts du dérèglement climatique ne sont plus hypothétiques : ils affectent déjà les chaînes de valeur et pourraient représenter jusqu’à 11 points de PIB d’ici 2050, selon le ministère de l’Économie.

Les intervenants ont rappelé la nécessité de penser atténuation et adaptation simultanément, en évaluant la vulnérabilité des actifs immobiliers (via des outils comme OCARA ou Bat-Adapt) et en intégrant ces diagnostics dans la planification financière et opérationnelle.
L’adaptation devient également une exigence réglementaire, portée notamment par la CSRD.

Des solutions concrètes émergent : désimperméabilisation des sols, toitures végétalisées, zones d’expansion de crues, végétalisation urbaine…
Ces approches conjuguent innovation et savoir-faire traditionnel, tout en renforçant la coopération entre acteurs publics et privés.

Une conviction partagée en ressort : anticiper, c’est désormais assurer la pérennité économique et écologique des territoires.

Le coup d'œil d'Etyo

Ces deux jours ont montré que la durabilité change de registre : elle devient moins déclarative, davantage opérationnelle, ancré dans les faits et portée par trois dynamiques complémentaires :

  • Performance résiliente : la RSE utilisée comme levier de compétitivité et de gestion du risque.

  • Souveraineté régénérative : relocaliser la valeur et restaurer les écosystèmes pour sécuriser les modèles économiques.

  • Cohésion territoriale : coordonner l’action des entreprises, des collectivités et des citoyens face à un monde à +2 °C.

Désormais, construire une performance durable consiste à renforcer la capacité des organisations et des territoires à rester fonctionnels, stables et compétitifs dans la durée.

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