Face aux défis climatiques du 21ᵉ siècle, le secteur du bâtiment (et de la construction) se doit de repenser ses processus et ses méthodes pour réduire son empreinte carbone, notamment via l’économie circulaire et le réemploi des matériaux. Ces solutions, concrètes et palpables, commencent à se développer, mais doivent encore murir et se structurer.

De nombreuses dispositions législatives et réglementaires ont été mises en place, dans le but de réduire l’impact environnemental du secteur de la construction et ainsi l’aider à mener sa transition écologique. Ces réglementations s’appliquent à de nombreuses thématiques : énergie, carbone, EnR, ou encore mobilités, et touchent autant les constructions neuves que les bâtiments rénovés. Ces réglementations s’inscrivent dans la trajectoire nationale de réduction des GES (le secteur du bâtiment est responsable à hauteur de 16% des émissions nationales de GES), et englobent les enjeux environnementaux, économiques et sociétaux.   

L’économique circulaire est « un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu’ils conservent leur valeur ». Cette définition illustre parfaitement l’imbrication des enjeux évoqués précédemment et ouvre la voie à de nouveaux modes d’utilisation de la matière, passant d’une économie linéaire carbonée à une économie circulaire à forte valeur sociale et écologique. 

Premier producteur de déchets en France, le secteur du bâtiment (46 millions de tonnes, soit 15% de la production Française !) doit repenser ses modes de construction, et faire de l’économie circulaire l’un des principaux leviers de sa décarbonation. En effet, réduire la production de déchets en réintroduisant des matériaux de réemploi dans de nouveaux projets, c’est également réduire le poids carbone de l’acte de construire (en moyenne, dans le cycle de vie d’un matériau, l’étape de fabrication représente entre 80% et 90% de son poids carbone). 

Ainsi, pour développer l’économie circulaire dans les projets immobiliers, il convient d’adopter une double approche :  

  • Mettre l’accent sur la réhabilitation et valoriser les matériaux déjà présents
  • Concevoir des projets neufs adaptables et réversibles

Valoriser l'existant et les matériaux qui le composent


Plusieurs réglementations en lien avec le réemploi et l’économie circulaire ont vu le jour ces dernières années, obligeant tous les acteurs de l’immobilier (foncières, promoteurs, BET, entreprises) à proposer de nouvelles solutions constructives, exigeant une adaptation rapide et ambitieuse.  

La loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire), adoptée en 2020, vise à réduire l’empreinte environnementale des projets immobiliers. En imposant des normes de construction plus strictes et en encourageant le recyclage des matériaux. Cette loi a un impact significatif sur les coûts initiaux de construction, cependant, à long terme, elle génère des économies considérables en termes de consommation d’énergie, de carbone et de production des déchets. 

Le diagnostic PEMD (Produit Équipement Matériaux Déchets) issu du décret du 25 juin 2021, est entré en application en janvier 2022. Il oblige les MOA à réaliser un diagnostic des matériaux présents dans leurs bâtiments, pour tous les projets de déconstruction ou réhabilitation lourde de plus de 1000 m². Ce diagnostic, qui doit être aussi bien quantitatif que qualitatif, représente la première étape structurante d’une démarche de réemploi.  

La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) est jusqu’à présent la réglementation la plus ambitieuse dans le domaine de la construction. Actuellement applicable aux bâtiments neufs, elle devrait prochainement s’appliquer à tous projets de rénovation. La RE 2020 (qui remplace la RT2012) exige désormais l’évaluation du poids carbone du projet au travers d’une ACV (Analyse de Cycle de Vie). Il est ainsi nécessaire de prendre en compte l’indicateur carbone dans la conception/réalisation des projets. Le réemploi, par sa grande contribution à la décarbonation des projets immobiliers, sera assurément un levier sur lequel il faudra miser pour atteindre les objectifs réglementaires de la RE 2020.  

À l’échelle de l’Union européenne, la nouvelle taxinomie européenne oriente les investissements vers les activités plus « vertes », en les classifiant selon leur impact favorable sur l’environnement. Elle prévoit ainsi un objectif de circularité dans le but notamment d’inciter le secteur immobilier à réaliser sa transition vers une économie circulaire et moins carbonée. 

L'adaptabilité des espaces


Au-delà de l’utilisation de la matière et des ressources, il est nécessaire de repenser la manière de concevoir les espaces, pour les rendre plus flexibles et adaptables. Un bâtiment est adaptable lorsque les réflexions qui ont accompagné son développement ont également pris en compte les évolutions futures qu’il sera nécessaire de suivre, pour s’adapter aux conditions changeantes du marché et aux attentes de la société.  

Cette réflexion doit être initiée dès le démarrage de la conception et embrasser l’ensemble des parties prenantes des projets (promoteur, architecte, bureau d’études, bureau de contrôle, entreprises…).  

Concrètement, un bâtiment adaptable devra proposer des trames et des modes constructifs plus simples, mais aussi des matériaux plus facilement démontables. Pour aider l’ensemble du secteur immobilier dans cette transition, la norme ISO 20887 – Conception pour la démontabilité et l’adaptabilité, principe, exigences et recommandations, a été créée.  

Enfin, un bâtiment plus adaptable permettra de réduire le besoin en nouveaux matériaux, et permettra de plus aisément réemployer les matériaux déjà présents sur le projet. Tout cela va dans le sens d’une réduction globale de l’impact environnemental des projets et contribuera au développement d’une économie circulaire.  

Regard d'Etyo

Au sein d’Etyo, nous portons une attention particulière aux nouvelles tendances du marché sur le thème de la circularité. Il nous semble également évident que la valorisation du patrimoine immobilier existant est nécessaire pour réduire l’empreinte carbone de la construction et atteindre les objectifs climatiques de la France. Ainsi, nous souhaitons continuer à proposer un accompagnement adapté aux besoins de nos clients, pour les aider à appréhender au mieux les nouvelles évolutions réglementaires et valoriser au maximum leur patrimoine existant. 

Sur la question du réemploi, nous accompagnons MOA publics et privés sur des missions d’AMO économie circulaire, depuis l’identification des exutoires locaux, le pilotage de la phase de déconstruction sélective et le suivi de la conception, pour ainsi valoriser les matériaux existants des projets et ancrer une démarche globale plus vertueuse. Notre expertise multi-métiers (immobilier, développement durable, logistique) et notre grande connaissance du marché se met au service de l’économie circulaire de vos projets.

Si vous avez des questions, contactez directement nos experts !

Guillaume Rose Sustainable Manager

Guillaume ROSE
Sustainable Manager
+ 33 7 52 06 30 42

guillaume.rose@etyo.com